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théâtre

NOUS SOMMES REPUS MAIS PAS REPENTIS

5 > 9 nov. 2019

Thomas Bernhard · Séverine Chavrier CDN Orléans / Centre-Val de Loire

(DÉJEUNER CHEZ WITTGENSTEIN)

AVEC LE THÉÂTRE DE LA VILLE

On oublie parfois que Thomas Bernhard est un auteur aussi comique que méchant. La mise en scène de Séverine Chavrier, également interprète, fait souffler sur le plateau un air vivifiant qui le fait valser avec fracas, sans demi-mesure. Elle est d’autant plus fidèle à Bernhard qu’elle le met en mouvement, sans le réécrire ou l’adapter. Trahir, c’est aimer. Au début, deux silhouettes, allongées dans une chambre d’enfant, chuchotent dans la pénombre, entourées d’une forêt immense, comme dans un conte. Elles sont soeurs et viennent de libérer leur frère de l’asile. Mauvais plan. L’intellectuel gâté, materné et maltraité, se venge dans des crises spectaculaires, casse et embrasse à la fois ses victimes et bourreaux. Dans un fouillis indescriptible de porcelaine et de vinyls piétinés, le trio infernal se livre à une guerre fratricide, saccage et moque la vieille Europe, ses valeurs, sa culture, son théâtre, ses vestiges pathétiques.


Schubert ou Mozart font face aux dissonances du piano préparé. Savez-vous qu’il y a plus de nazis en Autriche aujourd’hui qu’en 1933 ?


Le passé est un fantôme qui revient sans cesse, empoisonne, et la colère est intacte. Parfois, ils s’échappent au-dehors, dans des paysages filmés avec douceur. Alors, la noirceur des névroses familiales s’apaise dans une fraternelle mélancolie. L’essentiel pour Thomas Bernhard, c’était les acteurs et eux sont magnifiques.

 

LA PRESSE EN PARLE

Drôle, tragique et rageur, le spectacle pousse l’exaspération et la haine de la famille à l’extrême, tout en provoquant des situations burlesques. (…) Aussi exigeant que délirant. Sophie Joubert, l’Humanité

 

distribution

mise en scène Séverine Chavrier
scénographie Benjamin Hautin
dramaturgie Benjamin Chavrier
lumière Patrick Riou
son Frédéric Morier
vidéo Jérôme Vernez
Régie générale Christophe Poux
Régie lumière Alban Rouge
Régie son Yann Bouloiseau
Régie vidéo Thomas Guiral
assistanat mise en scène Maëlle Dequiedt
assistanat scénographie / plateau Louise Sari
construction du décor Atelier du Théâtre de Vidy
avec Marie Bos, Séverine Chavrier, Laurent Papot
et la participation des élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris

production

Production : Théâtre de Vidy, Compagnie La Sérénade interrompue • Coproduction : Odéon Théâtre de l’Europe, CDN Besançon Franche-Comté • Avec le soutien de SPEDIDAM, Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture, Haute Ecole de Musique et Conservatoire de Lausanne • Création le 9 mars 2016 au Théâtre de Vidy • Reprise de production CDN Orléans/Centre-Val de Loire • Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard (traduction de Michel Nebenzahl) est publié chez L’Arche Editeur, agent théâtral du texte représenté. Coréalisation Théâtre de la Ville - Paris – Le Monfort.
© photo Samuel Rubio

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